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SUITE AUX NOUVELLES ANNONCES DE COUVRE-FEU, CET ÉVÉNEMENT SE TRANSFORME EN CONFÉRENCE EN LIGNE
Quand l’empêchement des rites funéraires au temps du COVID révèle leur importance.
Par Catherine Le Grand-Sébille, Socio-anthropologue de la santé,
Maître de conférences honoraire des universités,
Vice-présidente de l’association de chercheurs « Questionner Autrement le Soin »
L’état d’urgence sanitaire décrété en mars 2020 lié au COVID-19, et les mesures de confinement obligatoire qui l’accompagnent ont entraîné la rupture soudaine du droit de visiter les malades et d’honorer les morts, comme si les liens sociaux et symboliques qui fondent pourtant notre condition de vivants, n’étaient plus primordiaux en contexte épidémique. Dans ce moment où le biologique l’emporte radicalement sur le symbolique, les morts n’ayant plus droit aux hommages que nous pensions leur devoir, l’importance des rites s’est trouvée négligée, évincée. Cette communication présentera les transformations historiques qu’ont généré au XXe siècle, la médicalisation de la mort et sa privatisation. Seront évoqués aussi le renouveau rituel et les innombrables mises en voix et en actes du ‘mourir’ qui caractérisent notre société contemporaine. Si l’épidémie de COVID-19 semble avoir fait voler en éclat ces liens sociaux patiemment et difficilement tissés, cette régression nous oblige à porter attention aux solutions que nous trouverons pour cependant rester liées à nos morts sans avoir pu les accompagner.